L'histoire de la saga Dragon Age n'est malheureusement pas
originale. Capitalisant sur un premier épisode réussi, le studio de
développement Bioware et l'éditeur Electronic Arts choisissent d'élargir
la cible visée, d'aller chercher un nouveau public en effectuant de
nombreux et profonds changements. Le résultat est sans appel. Le
deuxième volet reste à ce jour un échec qualitatif cuisant. Alors
forcément, lorsque Dragon Age : Inquisition (ou DAI) est officiellement
annoncé en septembre 2012, optimistes et pessimistes se livrent
immédiatement une guerre farouche. Les uns y voient la poursuite d'une
série à l'origine prometteuse alors que les autres s'insurgent contre un
titre d'ores et déjà jugé opportuniste. Reste maintenant à savoir quel
camp est le plus proche de la vérité. Premiers (petits) éléments de
réponse dans cet aperçu.
Dans Dragon Age : Inquisition, le monde est en pleine déliquescence.
Chaque région est en proie à un chaos généralisé. L'Empire d'Orlais doit
notamment faire face à une grave guerre civile qui le ronge
progressivement de l'intérieur alors que le conflit entre l'Ordre des
Templiers et les Mages semblent, lui, plus que jamais d'actualité. Pour
couronner le tout, une énorme faille est venue déchirée le ciel,
laissant une horde de monstres déferler sur Thédas. Dans ce contexte
pour le moins difficile,
vous incarnez le leader de l'Inquisition, un ordre ancien que vous allez devoir remettre sur pied.
Le tout, dans le but de mener une longue enquête afin de mettre à jour
la ou les causes de cet énorme capharnaüm tout en envoyant ad patres les
monstres croisés en chemin. Évidemment, une grande partie du charme de
l'aventure réside dans cette quête de vérité qui vous amènera à croiser
des tas de personnages et à nouer différents types de relation avec eux.
Oui, les romances sont encore de la partie. À vos côtés, l'équipe
d'enquêteurs ne cessera de grandir au cours de votre périple.
De l'influence des choix du joueur sur l'aventure
La fine équipe prend la pose.
Comme
d'habitude avec les productions estampillées BioWare, on nous annonce
un scénario non linéaire mais très profond, renfermant de multiples
rebondissements. C'est l'une des promesses les plus fréquentes dans le
monde des jeux de rôle et il faudra attendre fin 2014 pour vérifier la
véracité des propos de BioWare mais
vos actes et décisions
devraient avoir une vraie conséquence sur l'histoire et même plus
largement, sur le monde qui vous entoure. A commencer par le
choix de la race de son personnage - Humain, Elfe, Nain ou Qunari - qui
aura une incidence sur la nature de vos relations avec les différents
protagonistes de l'aventure. Toutes les décisions prises dessineront
également les contours du leader que vous êtes. Dans l'exemple qui nous a
été montré – une des nombreuses quêtes annexes du jeu - le joueur avait
un choix complexe à faire entre sauver un village du funeste destin qui
l'attendait ou se rendre à un donjon avant que des Templiers ne
viennent l'occuper. Dans ce cas précis comme dans les autres situations
qui se présenteront à vous, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise
décision à prendre. Vous pouvez porter secours aux villageois, aller au
donjon ou passer votre chemin, tout simplement. Pour autant, rien ne
vous empêche non plus de changer de décision en cours de route. Si vous
avez déclaré ne vouloir rien faire pour sauver le village de Crestwood
et qu'à la vue du massacre, vous changez d'avis, tout est possible. Par
ailleurs, rappelons que les choix effectués dans les deux premiers
Dragon Age auront une incidence sur la manière dont démarre l'aventure
d'Inquisition. Si BioWare n'est pas encore certain de pouvoir offrir aux
joueurs la possibilité d'importer leurs anciennes sauvegardes, un site
internet permettra d'indiquer la manière dont vous aviez géré telle ou
telle situation dans les premiers épisodes et d'importer le tout dans
DAI.
C'est beau (avec un gros PC)
Le moteur 3D Frostbite 3 en a sous le capot (images de la version PC).
Suivant la tendance actuelle , Dragon Age : Inquisition proposera un monde ouvert. Enfin presque puisque
ce ne sera pas une unique carte à explorer librement mais plutôt une succession de zones très vastes non reliées entre elles.
On nous promet bien sûr un nombre important de quêtes principales ou
secondaires. Bref, un contenu plus dense que jamais. Dans les faits, la
partie qui était jouée devant nous par des personnes de chez BioWare
nous a surtout permis de découvrir des décors somptueux. Le studio
canadien profite du Frostbite 3, la toute dernière version du moteur de
DICE et surtout, d'un suivi quasi permanent de programmeurs du studio
suédois. Du coup, contrairement à d'autres développeurs qui prétendaient
exploiter ce puissant outil mais qui ne sont, dans les faits, jamais
parvenus à le maîtriser, BioWare semble parti pour en tirer pleinement
profit.
Devant nous, ce n'était pourtant qu'une version pré-alpha (tournant sur un bon gros PC) mais le résultat est déjà stupéfiant.
Les différents environnements exposés – une magnifique vallée, une
grotte peu accueillante ou encore un désert aride – étaient ainsi plus
que crédibles. L'immersion risque d'être totale. Il faut dire que le jeu
est propre. Les textures sont nettes et les effets – notamment de
lumière – sont époustouflants. Le tout est renforcé par une direction
artistique très forte. Visuellement, ce Dragon Age : Inquisition ne
verse pas dans le réalisme. Tout est ici enveloppé d'une sorte de voile
donnant au jeu un léger côté dessin-animé. Les couleurs sont en plus
très vives, brisant ainsi le côté sombre et terne de certains univers
d'Heroic Fantasy. Singulier et séduisant ! Reste maintenant à bosser
sur les cut-scenes qui étaient, elles, loin d'être du même niveau. Mais
les développeurs ont du temps devant eux. Beaucoup de temps.
Un gameplay hybride
Les dragons sont des adversaires redoutables.
Côté
gameplay, Dragon Age s'avère à première vue porté sur l'action. En
passant de l'un à l'autre à la volée, on peut incarner les personnages
de son équipe (composée de quatre protagonistes dans l'extrait proposé)
et utiliser leurs différentes capacités. Il est a priori nécessaire de
profiter du potentiel de tout le monde pour se sortir de situations
critiques. L'Inquisiteur balance notamment de grands coups d'épée
particulièrement violents alors que le Mage utilise des sorts de
différentes natures comme une barrière de glace ou des boules de feu.
À
tout moment, on a aussi la possibilité de passer dans la vue dite
tactique. La caméra s'éloigne alors – malheureusement trop peu pour le
moment – et le jeu se met en pause. Cela donne l'occasion aux
joueurs de gérer un affrontement de manière plus stratégique. On peut
alors donner des ordres à tout le monde et tenter des coups comme une
attaque par le flanc. Une fonctionnalité classique mais appréciable.
Cette vue vous donne aussi l'occasion de déterminer l'endroit où se
trouve les ennemis. Intéressant car cela permet d'appréhender le combat
de différentes manières, d'étudier le terrain avant de lancer l'attaque.
BioWare nous a ainsi montré que l'on pouvait observer l'environnement
et profiter du fait que les décors sont destructibles pour éliminer plus
rapidement l'opposition. Ainsi, dégommer un pont en bois sur lequel
sont perchés des archers est par exemple tout à fait envisageable. Autre
point intéressant, exposé par les concepteurs du jeu, vous pouvez
attaquer et prendre un château puis l'utiliser à votre convenance. Vous
avez ainsi la possibilité de transformer le lieu en avant-poste
miliaire, commercial ou d'espionnage. Dernier point de gameplay abordé
par BioWare au cours de la présentation : les dragons. De temps à autre,
ces immenses créatures vous attaqueront, donnant lieu à des combats
épiques. Au départ, vous ne pourrez pas faire autre chose que fuir mais
plus tard, l'affrontement deviendra possible.
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